Une piqûre de rappel tibétaine
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On aurait voulu faire enrager les autorités chinoises qu’on ne s’y serait pas pris autrement.
Lundi après-midi, au Juste Lipse, le Premier ministre Li Keqiang rencontrera les présidents Jean-Claude Juncker et Donald Tusk, au cours d’un sommet sino-européen. Pendant ce temps, à deux pas de là, dans le bâtiment du Parlement européen, seront disposés de grands panneaux célébrant les 80 ans du Dalaï-Lama.
Des photos montreront le leader spirituel des Tibétains en charmante compagnie : avec la chancelière allemande Angela Merkel, le Premier ministre britannique David Cameron, le président du Conseil européen Donald Tusk, celui du Parlement Martin Schulz. Histoire de rappeler que si le prix Nobel de la paix s’apparente pour Pékin à un loup en robe pourpre, il est aussi une personnalité respectée et appréciée en Europe pour son combat non violent en faveur des libertés des Tibétains.
Quarante ans de relations
L’exposition rappellera aussi l’étendue de la “zone tibétaine”, qui dépasse très largement la Région autonome du Tibet et empiète sur le Gansu, le Sichuan, le Yunnan et le Qinghai aux confins duquel est d’ailleurs né Tenzin Gyatso.
Dans ces territoires, des Tibétains continuent à s’immoler par le feu pour protester contre l’occupation chinoise. Des actes qui sont désormais criminalisés, déplore International Campaign for Tibet. “Au moins nonante-huit Tibétains ont été condamnés” , notamment “des familles d’immolés, des amis et même des communautés entières”, accusés d’homicide volontaire pour avoir “incité” à l’immolation d’un proche. Ces condamnations, note ICT, constituent “une violation flagrante de droit international, qui interdit la punition collective”.
M. Li ne passera pas par les couloirs du Parlement. Mais Pékin se serait probablement passé de ce rappel à l’occasion du 40e anniversaire de ses relations avec l’Union.