Dernier jour d’enseignement dans les Blue Mountains
Leura, Blue Mountains, NSW, Australie, le 9 juin 2015
Aujourd’hui, pour entrer dans la salle d’enseignement, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a décidé de pénétrer par le fond et de regagner l’estrade en traversant le public. Souriant, serrant des mains, s’arrêtant au passage pour saluer de vieux amis, il a visiblement fait beaucoup d’heureux, ravis de ce contact plus proche. Puis il a repris ses explications sur la sadhana de Vajrabhairava.
Pendant la pause déjeuner, Eryk Bagshaw du Sydney Morning Herald l’a brièvement interrogé sur la place de l’éthique dans l’éducation. Il avait amené ses trois enfants avec lui et Sa Sainteté a parlé avec eux de la perspective de réussite par la génération du 21ème siècle à construire un monde meilleur.
Bagshaw a demandé si la religion organisée avait quelque chose à craindre de l’éthique séculière. Sa Sainteté a répondu que tout dépendait de ce que l’on entendait par « séculière ». Il a reconnu qu’il avait des amis en Occident pour qui le sécularisme signifie que l’on ne respecte pas la religion. Ils pensent que le sécularisme est comme l’athéisme.
«Pour ma part, j’utilise le mot séculier dans l’acception de l’Inde – un pays imprégné de religion, dans lequel toutes les grandes religions du monde s’épanouissent côte à côte. En Inde, séculier veut dire respect de toutes les religions, et même de l’opinion de ceux qui n’ont pas de foi particulière. Cela me semble être une bonne approche. »
Sa Sainteté a rappelé que des trois grandes religions anciennes, en Egypte, en Chine et dans la vallée de l’Indus, c’est la dernière qui avait produit les plus grands penseurs.
Interrogé sur la pertinence d’avoir une éthique, Sa Sainteté a répondu :
« Seulement si l’on se sent concerné par le fait que les gens s’entretuent, par la corruption, l’exploitation et les inégalités comme le fossé grandissant entre les riches et les pauvres. Si l’on veut réduire ces problèmes créés par l’homme, on a besoin d’une éthique. Pour arriver à créer des familles et des communautés pacifiques et où règne la compassion, nous devons faire un effort. En premier lieu, nous devons apprendre aux individus à être pacifiques. Nous devrions essayer de faire de ce siècle une ère de paix et d’égalité. »
Bagshaw a ensuite demandé si les manifestants qu’il avait remarqués dehors, dans la rue, avaient le droit de manifester. Sa Sainteté lui a dit que, dans un pays libre, ils utilisaient leur liberté d’expression.
De retour dans la salle d’enseignement pour la dernière session, Sa Sainteté a achevé son explication sur la sadhana de Vajrabhairava, après quoi il a donné un bref aperçu sur la façon d’aborder les pratiques du stade d’accomplissement. Il a conclu en disant :
« Il s’agit maintenant de mettre en pratique ce que nous venons d’apprendre. Je suis vraiment ravi de l’opportunité qui m’a été donnée. J’aimerais remercier les organisateurs pour leur si bon travail, et j’aimerais vous remercier tous d’être venus. »
Au nom des organisateurs, Alan Molloy, membre du bureau de dalailamainaustralia, a remercié Sa Sainteté d’être venu, déclarant : « Maintenant, c’est à nous de jouer ! S’il vous plaît, revenez enseigner comme cette fois-ci. » De chaleureux applaudissements ont fusé dans la salle tandis que Sa Sainteté agitait la main pour dire au revoir.
Demain il se rendra à Sydney, pour participer à une conférence sur Le Bonheur et les causes du bonheur, puis repartira jusqu’à Brisbane.
Photo 1 : Sa Sainteté le Dalaï Lama au cours du dernier jour de ses enseignements à Leura, NSW, Australie, le 9 juin 2015 – Photo Jeremy Russel/OHHDL
Photo 2 : Quelques-unes des plus de 600 personnes participant au dernier jour des enseignements de Sa Sainteté le Dalaï Lama à Leura, NSW, Australie, le 9 juin 2015 – Photo Jeremy Russel/OHHDL